The story of my mother... Not a superhero, just a bitch.
Mon histoire commence bien avant ma naissance. Bien avant que mes parents se rencontrent en fait. Il commence à l'adolescence, quand une jeune femme, incomprise de tous est devenue actrice. Cette personne n'est autre qu'Eileen, ma mère. Belle, très belle même, elle n'avait pas un talent particulier pour le théâtre mais sa beauté aurait fait des ravages auprès de n'importe qui. «Miroir, miroir, dis moi qui est la plus belle. » Je dirais bien qu'elle a grandi avec le culte de son reflet comme Narcisse mais non, ce n'était pas comme ça. Elle a grandi avec des parents qui se fichaient d'elle, une famille nombreuse, de l'argent à ramener. Et à l'âge de dix huit ans, elle travaillait comme serveuse dans un café quand un homme est venu l'aborder en lui donnant une carte. Un agent. Ici, à Édimbourg, en train de tourner un film. D'abord méfiante, elle a fini par accepter et c'est ainsi qu'à débuter sa carrière.
'Eileen McCarthy, une star montante du cinéma se fiance avec le jeune compositeur prometteur, Neal Fitzpatrick' Cette information a fait le tour du monde. C'était deux ans après que ma mère ait accepté de devenir une actrice. Sa carrière commençait à s'essouffler et les producteurs commençaient à taper du poing sur la table en disant qu'elle devait absolument rebooster sa carrière et elle ne savait pas comment faire. Puis, un jour, elle l'a rencontré. Mon père. Imbécile heureux lui était au sommet. Ses musiques faisaient un tabac et tout le reste alors c'était devenu un gros poisson. Elle est venue l'aborder tel une prédatrice et l'a mise dans son lit. Sauf que lui ne l'aimait pas. Elle était trop manipulatrice et imbue d'elle même pour l'intéresser. Alors, Eileen a décidé de lui accorder ce qu'il voulait. Un enfant. La grossesse a fait le tour du monde. Mon dieu, le couple parfait allait avoir un enfant. Du coup, forcément mon père l'a demandé en mariage et ils se sont mariés. Rapidement. Cela commençait presque à se voir. Et je suis née. Neuf mois plus tard. Un peu en avance cependant. Une prématurée. A croire que je ne voulais pas rester dans son ventre à celle-là.
It's just the beginning...
03 mars 1993 à 03h33 du matin. Une femme pousse des hurlements dans une maternité. Un bébé est à venir. Et comment pourrais-je savoir ? Parce que ce bébé n'est autre que moi. Je m'appelle Alice Lilias Fitzpatrick et la femme qui pousse des hurlements de gorret n'est autre que ma mère, Eileen. Elle est censée me mettre au monde. Et y parviendra au final puisque je suis ici maintenant. Non ce n'est pas un fantôme qui vous parle mais bel et bien Alice en chair et en os. Je ne sais pas trop comment c'est passé ma naissance. Juste que ma mère refusait de me tenir – sauf pour les photographes et les journalistes – et rétorquaient que j'allais lui gâcher sa vie pendant un long moment. Mes grand-parents, présents dans la pièce se sont offusqués. Eux, parents de nombreux enfants. Certes très pauvres mais ayant estimés qu'ils avaient aimé leurs enfants. Tous, sauf un. Eileen, qui n'était qu'une peste. Elle ne changerait jamais. La célébrité ne l'a pas arrangée, bien au contraire, cela n'a fait que la rendre encore plus imbue d'elle même. Et quand sa mère lui a rétorqué qu'elle n'était plus seule alors, elle m'a prise et lui m'a donnée à elle. «
Occupes toi d'elle, je n'aurai pas le temps. » La pauvre vieille dame ne sait que dire et accepte de prendre sa petite fille avec elle dans la maison familiale. Ma mère passera toujours me voir mais ce n'est pas une partie de plaisir à chaque fois. Elle me raille, me dit que je suis laide, que je n'ai aucun talent, tout ça alors que je ne suis qu'une enfant. Une enfant bien seule.
Je n'ai jamais eu de véritables amis, passant mon temps sur la balançoire toute rouillée du domicile familiale. Mes grand-parents m'aimaient mais les gens ne sont pas éternels. Ma grand-mère, Agathe a commencé à tomber malade. Très malade et les médecins ne pouvaient rien faire. Je n'avais que sept ans, je ne pouvais pas comprendre et mon grand-père, lui aimait tellement sa femme que survivre sans elle lui était impossible. Je restai donc avec ma grand mère jusqu'à sa dernière heure, lui tenant la main et quand mes parents vinrent à l'enterrement, je ne les avais pas vu depuis un an. Mon père fut heureux de me revoir et m'apprit que maintenant, il vivait à Los Angeles. Je n'ai jamais aspiré au succès, je m'en fichai donc, ne voulant pas quitter Édimbourg, fière d'être écossaise . J'allais donc rester ici et vivre avec ma mère. Une grosse connerie, j'aurai du ravaler ma fierté de rouquine écossaise et aller vivre chez mon père. Cela m'aurait évitée bien des ennuis.
Fuck you. My mother is a bitch.
On pourrait dire que mon existence auprès de ma mère a été... un désastre. C'est simple, ma grand-mère me manquait à peine avais-je le pied posé sur le sol marbré de sa demeure. Elle était là, les cheveux tirés dans un chignon sévère, son porte cigarette dans une main et une lueur qui disait que j'allais en baver. Et j'en ai bavé. Je ne voyais jamais cette femme, je ne voyais pas mon père non plus, parti définitivement vivre à Los Angeles, épuisant les nanny, n'ayant qu'un seul ami: Théo et enfin ne voulant pas me mêler aux autres parce que je suis la fille de machin, que j'ai un nom que mes parents sont connus et que tout le monde veut se rapprocher de moi. La petite Écossaise, pas très jolie, juste très intelligente. Que pouvais-je faire d'autre ? Je les regarde tous, l'air dépité, ne sachant que faire, ne voulant pas me fondre dans la masse. Quand tu me croises, j'ai tout le temps ma capuche sur la tête, l'air triste, mon ami à mes côtés, dont j'étais secrètement amoureuse. Fille de... Et pas seulement Alice. Seulement fille de. Les hommes, enfin les garçons ne me regardent pas et je fais un parcours exemplaire. Certaines personnes, suicidaires je vous l'accorde, disaient que je serai aussi belle que maman, voire même plus. Pauvres fous, vous avez le dragon qui garde le donjon en colère. A chaque fois, c'est la même rengaine. «
Non, elle n'est pas jolie, juste banale. » Tu parles. Puis, vient ce fameux jour où tout a basculé dans ma petite vie si parfaite. L'annonce qui a chamboulé ma vie et qui l'a presque détruite.
Je rentrai des cours accompagnée de Théo, voulant enfin me déclarer quand ma mère m'attendait avec une ribambelle d'agents et parlai à voix basse. «
Alice, viens ici, j'ai à te parler. » Je fronce donc les sourcils pour aller m'assoir face à elle, les mains sur les genoux, droite comme un -i, m'attendant au pire. «
Ton père et moi allons divorcer. » Ah. Beh je m'attendais au pire mais à ça. Que s'est-il passé ? Elle m'explique vaguement la situation. Ils avaient tous les deux des amants, il allait se remarier, il était heureux en ménage et blablabla. C'est à ce moment-là que j'ai pété un câble. Que je me suis levée pour quitter la pièce mais Théo m'est passée devant et a... embrassé ma mère. Le mec que j'aimais se tapait ma mère depuis des mois. Je suis partie en furie après avoir ramassé ma veste et me suis retrouvée dehors avec une armada de journalistes devant moi alors que j'avais les larmes aux yeux. Et quand on m'a demandé ce que je pensais du divorce, j'ai relevé la tête, froncée les sourcils et dis cette phrase. « Qu'ils aillent bruler en Enfer. » C'était il y a deux ans, jour pour jour.
Two years later,
A peine ai-je sorti ses mots qu'un homme est venu me chercher pour me dire qu'il serait mon agent et qu'il allait m'emmener auprès de mon père. Mon père ? Oui, oui, cet homme que je ne connaissais pas et qui m'adorait. Le temps a donc filé et je me suis inscrite à la faculté de Los Angeles pour devenir actrice et piquer la place de ma connasse de ma mère. Appelons un chat un chat. Ma mère est une garce et je ne suis plus un ange non plus. J'ai beau avoir des airs angéliques, il ne faut pas me faire chier. Avant j'avais honte de mes parents. Maintenant, j'en suis fière. Je me pavane un peu avec leur nom, j'essaie de sortir du placard, de l'ombre, de lui voler la vedette. Mais quand on a été une gentille petite fille pendant des années, il est difficile de devenir une femme célèbre et sans coeur. Mais j'avais l'aide de deux personnes. Celle de mon père et de mon agent. Alors défi à relever mais allais-je y arriver ? Mystère!